Le système d'information de justice criminelle du Ministére de la Justice d'Espagne

• Autore: Benito Roldán Casañé
• Carica: Comendador de la Orden del Mêrito Civil
• Pagine: 71-91

Benito Roldán Casané, nacido en Palencia (1924), Doctor Ingéniera de Minas (1951), Profesor Mercantiil (1957), Diplomado en Organizaciôn y Mêtodos (1962), Licenciado en Informâtica (1972), Licenciado en Ciencias Ecônomicas y Empresariales (1979), Actividades profesionales en la industrie minera, en la asesoria de empresas y en la Administration Publiai, Ex-Subdirector General de Organizaciôn e Information y de Equipos Mecanizados del Ministerio de Hacienda. Jefe de la Ofitina de Mecanizatiôn de Ministerio de Jusiicia. Miembro de la Asotiatiôn Espahola de Informâtica y Automâtica. Miembro de Honor de la Asociadôn de Informâticos. Miembro de la Association Française pour la Cybernétique Economique et Technique. Comendador de la Orden del Mêrito Civil.

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@1. La dynamique des systèmes sociaux

Dans la seconde moitié du XXe siècle, l'essor de trois nouvelles sciences, la Théorie Générale des Systèmes, la Cybernétique et la Dynamique des Systèmes, dans lesquelles trois noms sont absolument à citer: Ludwig Von Bertalanffy, Norbert Wiener et Jay W. Forrester, a amené la pensée scientifique à une nouvelle synthèse de la connaissance qui s'oppose dans une certaine mesure à la méthode analytique expérimentale de Descartes et de Bernard. L'approche systémique devient ainsi une nouvelle vision de l'univers, la cybernétique, la science du contrôle des systèmes naturels, techniques ou sociaux qui agissent en son sein, et la dynamique des systèmes la technique qui permet de prévoir et de diriger son comportement.

La théorie des systèmes est venue rompre l'ancien paradigme cartésien de l'explication des phénomènes pour le remplacer par un nouveau paradigme cybernétique. Face au raisonnement déductif ou du moins à ses côtés, lePage 72 nouveau raisonnement analogique s'est imposè pour l'étude des phénomenes dans la nature inaminee les êtres vivants, les machines l'homme, les institutions sociales.

Le résultat a été le surgis sèment du nouveau raisonnement analogique qui substitue l'analogie à l'identité et la fonction à essence, ce qui a permis d'obtenir l'instrument scientifique nécessaire à l'investigation du monde du complexe en venant à bout de difficultés encore insurmontables il y a quelques années.

L'objet du raisonnement analogique ne consiste plus à classer un objet ou un phénomène, mais à construire le modèle du phénomène réel, à le faire fonctionner pour étudier ses propriétés et pour constater que les propriétés découvertes existent également dans le phénomène réel.

Mais, dans l'essence, qu'est-ce qu'un modèle

Un modèle est une image abstraite et isomorphe de la réalité qui nous permet, non seulement de l'interpréter et de l'expliquer, mais aussi de découvrir de nouvelles propriétés et, en particulier, de prévoir son comportement devant les différentes alternatives susceptibles de se présenter dans a avenir, enfin d'agir sur ses variables de contrôle afin de choisir le futur le plus favorable parmi tous ceux possibles.

En pratique, tous les responsables d'une organisation appelés à prendre des décisions concernant son fonctionnement se font une image de cette organisation et de ses rapports avec l'environnement,

Le modèle systémique n'est qu'une image plus complète et plus perfectionnée qui vient en aide des dirigeants en augmentant leur capacité de raisonnement, de même qu'un ordinateur augmente leur capacité de calcul.

Néanmoins, l'envisagement systémique d'une organisation conformément à la théorie des systèmes pose deux questions d'ordre épistémologique:

Dans quelle mesure une organisation systémique peut»elle être isomorphe d'une organisation sociale, autrement dit, dans quelle mesure peut-il exister un modèle isomorphe d'une organisation sociale

Comment utiliser un tel modèle isomorphe en vue d'améliorer le fonctionnement d'une organisation sociale ou d'un ensemble d'institutions sociales

Mais, même en admettant une caractérisation interne parfaite de la théorie des systèmes et sa pertinence vis-à-vis du phénomène étudié, il subsiste une question d'ordre pratique qui n'est autre que l'adéquation précise du modèle conçu pour représenter la réalité du phénomène.

Cependant, Mesarovic affirme catégoriquement que «tout ce qui est à la porté de la méthode scientifique dans le domaine des sciences sociales peut être porté sur un modèle systémique d'une organisation».

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Dans cette hypothese, il est possible d'envisager l'étude systêmique des organes et des fonctions de l'Administration de l'Etat, et en particulier de ceux correspondant à la Justice Criminelle, et d'essayer de construire des modèles administratifs susceptibles d'expliquer leur fonctionnement et de permettre de prévoir leur comportement, autrement dit leur réponse devant des stimulations déterminées.

A la lumière de la théorie des systèmes, l'analyse de Administration de l'Etat peut être envisagée selon trois niveaux de base différents qu'il importe de bien distinguer afin d'éviter de tomber dans la confusion ou l'ambiguïté:

1) Un niveau supérieur ou monosystémique, qui embrasse globalement l'ensemble des institutions politiques, administratives, économiques et sociales du pays; l'objet de son étude est le «Système ETAT» comme étant le seul système de premier rang existant, par définition, dans le cadre national et vis-à-vis duquel tous les autres systèmes ne sont que de simples composants ou sous-systèmes.

2) Un niveau intermédiaire ou macrosystémique qui envisage séparément les différentes branches de l'activité socio-économique du pays et les différents échelons politico-administratifs existants; l'objet de son étude consiste dans les différents «Systèmes SECTEURS» qui peuvent être entendus comme étant des sous-systèmes du Système ETAT, selon un critère d'aggrégations conforme au but recherché.

3) Un niveau inférieur ou microsystémique qui envisage individuellement chacune des organisations développant une activité politique, administrative, économique ou sociale dans le pays; l'objet de son étude-consiste dans les différents « Systèmes INSTITUTIONS » qui agissent en - tant que sous-systèmes de chaque système secteur.

Le schéma de base pour la représentation tant du Système ETAT que d'un Système SECTEUR ou d'un Système INSTITUTION est cependant le même que celui reproduit sur la fig. I.

La multiplicité et la variété des fins de FETAT exige une approche et une gestion individualisées pour chacune d'elles, sans préjudice des relations qui s'y établissent, et donne naissance ainsi aux différents systèmes SECTEUR.

Dans chaque système SECTEUR coexistent un certain nombre d'organismes qui'participent à l'obtention d'un but.sectoriel, les institutions fonctionnelles, dont l'ensemble constitue le sous-système physique du secteur. Parmi ces institutions, il y en a une principale qui a à sa charge la coordination de toutes les autres: l'institution gestionnaire ou sous-système gestionnaire.

Chacune des institutions fonctionnelles d'un système SECTEUR a un but institutionnel qui lui est propre alors que l'institution principale gestionnaire, à la différence des institutions strictement fonctionnelles, a, en plus de son but institutionnel particulier, le rôle de diriger le système vers la

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réalisation du but sectoriel général, en règle la production de biens ou la prestation de services pour la communauté nationale.

@2. Le modèle cybernétique général

Pour la représentation des systèmes dynamiques de traitement des flux, parmi lesquels il est possible d'inclure la quasi-totalité des systèmes administratifs, nous allons utiliser le modèle cybernétique général.

Le modèle cybernétique général se compose de trois parties qui ne sont - et qui devraient être appelées ainsi - que des sous-systèmescomposants de celui-ci; or, pour une plus grande agilité de langage, nous les appelleronsPage 75 indistinctement, suivant le contexte, systèmes ou sous-systèmes: l'opérant, l'opérateur et le gestionnaire, qui sont représentés sur la fig. IL

Le système opérant, administré ou matière d'oeuvre, est composé par l'ensemble des éléments passifs provenant du domaine externe du système total, ou incidents, dont le traitement constitue l'activité principale de ce dernier.

Le système opérateur, physique ou instrumental, est composé par l'ensemble des éléments actifs intégrés dans le domaine interne du système total; son rôle consiste à assurer le traitement des incidents.

Le système gestionnaire, administrateur ou de gérance, est la partie du système total qui a à sa chargé le contrôle des composants fonctionnels de ce dernier, c'est-à-dire du système opérateur, afin d'assurer par le développement coordonné de son activité le traitement des incidents systémiques et la réalisation des buts généraux du système total, c'est-à-dire l'obtention du produit systémique.

Le système opérant est composé, nous l'avons déjà dit, par un ensemble d'incidents appelés à recevoir un traitement déterminé découlant de l'existence d'une relation systémique qui est, dans le cas des systèmes sectoriels de l'Administration de l'Etat, une relation juridico-administrative et, en règle générale, une relation technique spécifique.

Durant le séjour des incidents dans le système, la relation juridico-administrative de chacun d'eux se modifie progressivement au fur et à mesure des vicissitudes de son traitement, en sorte que chaque incident possède à chaque instant un seul état juridico-administrati.

Le, concept d'état des incidents est essentiel dans la théorie des systèmes et la qualité d'un modèle dépend dans une large mesure de la correspondance exacte entre les états réels observables du phénomène...