L'apport du vidèotex aux banques de données juridiques

AutoreDominique Gibert/Hervé Gibert
CaricaResponsable de production auprès du SYDONI; toms deux sont animateurs du groupe informatique du Club International du Droit et de l'Economie
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    [N.d.K] Cet article est le texte de la communication présentée par les auteurs lors de la Convention Informatique qui a eu lieu à Paris au mois d'octobre 1982.


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Années soixante/années quatre-vingts, bientôt 30 ans d'informatique juridique: les banques de données juridiques sont désormais majeures et des bilans _ se font. On assiste à une prolifération de ces banques: les pionniers dans ce domaine (CELEX au niveau des Communautés Européennes, en France, SYDONI, CEDIJ, IRETIJ, JURISDATA...) ont été rejoints par d'autres (LEX, LEXIS...) et les domaines couverts par cellesci se chevauchent. Leurs producteurs sont amenés à faire un effort dans le sens d'un rapprochement vers l'utilisateur final, le langage et la logique de recherche n'étant pas immédiatement accessibles à l'utilisateur néophyte: simplification des procédures d'accès à la banque de données, ainsi que du langage d'interrogation et d'indexation, le cas échéant» de manière à utiliser un langage le plus proche possible du langage naturel; étude de nouvelles techniques de formation (enseignement assisté par ordinateur, cassettes, vidéo.,.); optimisation des manuels d'utilisation, multiplication des contacts avec les utilisateurs (services SOS, clubs d'utilisateurs...); systématisation du feed-back.

En parallèle, on assiste avec le développement du vidéotex, à des expériences de diffusion d'informations juridiques notamment sur Télétel (le Particulier, la Documentation Organique, Notairetel...). Ces prestataires dé services on parié sur le développement et le succès de ce phénomène socio-économique qu'est le vidéotex, visant à mettre la télématique à la portée de tous, en supprimant les barrières de langage. Ils ont compris l'intérét que représente la participation à ce courant porteur, qui s'appuie sur des moyens puissants:

- moyens techniques, comprenant:

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des règles de codage et de transmission, des normes de visualisation; des dialogues immédiatemment accessibles et des terminaux de visualisation attractifs, simples d'utilisation et peu coûteux;

- moyens économiques, consistant d'une part en une campagne d'information et de sensibilisation ayant pour objet de favoriser, la rencontre des agents économiques concernés: sociétés offrant des services' d'informations, constructeurs serveurs et utilisateurs, d'autre part en une promotion du vidéotex par les pouvoirs publics par une politique des prix.

On peut se demander dès lors dans quelle mesure cette nouvelle technique remet en cause les banques de données désormais «classiques». Annoncet-elle leur déclin ou serat-ele utilisée par celles-ci à leur avantage?

@I. Le vidéotex est-il apte à satisfaire les besoins en matière de documentation juridique?

Il convient d'abord de distinguer le vidéotex interactif faisant intervenir la notion de dialogue entre utilisateur et système (en France l'expérience TELETEL, l'annuaire électronique PRESTEL en Grande-Bretagne, BILD-SCHIRMTEXT en République Fédérale Allemande, TELIDON au Canada..,) du vidéotex télédiffusé (ANTIOPE en France...) où le rôle de l'utilisateur est plus passif.

Nous nous intéresserons essentiellement au vidéotex interactif dans le cadre de cette étude puisque cette technique est proche de la recherche documentaire, et nous nous référerons souvent pour illustrer nos propos à Télétel, ainsi qu'aux banques de données juridiques françaises, sachant que ceci peut étre transposé dans les autres pays où les techniques adoptées sont similaires.

Rappelons que l'expérience Télétel encouragée par le gouvernement français, vise à tester les réactions du grand public dans la région de Vélizy et que celleci sera généralisée à toute la France si les conclusions qui s'en dégagent sont concluantes. La première étape vers cette généralisation est l'ouverture d'un marché Télétel professionnel par l'installation à. partir d'octobre 1982 de 42 points d'accès Télétel au réseau Transpac et la location par la Direction Générale des Télécommunications de terminaux vidéotex Minitel, à tout intéressé.

Une étude réalisée récemment par le cabinet Bernard Krief a permis dldentifier les besoins par secteurs d'activités dans le domaine du marché Télétel professionnel. Il a pu étre établi que dans le secteur juridique, sur un marché de 23.000 cabinets d'avocats, d'avoués et d'études de notaires, environ 50% d'entre eux soit 11,500 sont concernés par le vidéotex professionnel.

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Quel peut-étre en effet pour un juriste l'intérét de consulter une banque de données vidéotex, Si l'on se réfère aux différentes études qui ont été faites sur les besoins des juristes en matière de recherche documentaire, et notamment à une étude présentée par le docteur Svoboda en 1981 dans le cadre du sixième symposium sur l'information juridique du Conseil de l'Europe1, la technique vidéotex, dans la mesure où elle entraîne une simplification des procédures d'accès à l'information, semble parfaitement répondre à ces besoins.

Cette simplification repose sur deux moyens que nous allons examiner ci-dessous; un aménagement du terminal (davier-écran), une structuration de la banque de données en arborescence. Nous verrons ensuite comment les producteurs d'informations juridiques ont utilisé l'arborescence sur Télétel, sans perdre de vue le fait qu'il s'agit d'applications destinées dans un premier temps au grand public, donc à des utilisateurs non-spécialistes.

@@1. La simplification des procédures d'accès à l'information

1.1. Le terminal vidéotex

  1. L'accès à l'information juridique par terminal vidéotex

    Les claviers des terminaux vidéotex ont été conçus de façon ergonomique: la présence de touches. de fonction évite à l'utilisateur l'apprentissage d'un langage conventionnel de commande, et lui permet d'accéder de la manière la plus simple et la plus rapide possible à l'information. En effet, ces touches ont un effet immédiat et interrompent le cas échéant un affichage en cours: c'est ainsi que sur les terminaux conçus par Télétel, l'utilisateur peut feuilleter les écrans avec la touche suite ou retour (en avant et en arrière), fonction importante en recherche documentaire car elle permet d'apprécier la pertinence de ceuxci par rapport aux données recherchées. La touche guide assure un accès direct à des informations telles que le SOS avec un retour immédiat à l'écran d'appel; la touche sommaire permet de revenir au sommaire d'un service ou à celui de Télétel. La connexion et la déconnexion se font de méme à l'aide d'une touche spécifique.

    L'effet instantané de ces touches correspond à un besoin exprimé dans toutes les études qualitatives qui ont été faites: besoin d'accès rapide à l'information ou à la connaissance de l'absence de cette information, et possibilité de déconnexion immédiate en évitant un surcroît de coût, la plupart des serveurs prévoyant une facturation au temps de connexion.

    Il convient également de remarquer que ces claviers ne sont pas le propre du vidéotex, c'est ainsi que les claviers fournis par LEX1S à ses utilisateursPage 86 comportent également des touches de fonction. D'autre part, il pourrait étre intéressant de compléter le clavier par des touches paramétrables par les différents serveurs pour des fonctions telles que la mémorisation d'une recherche ou la consultation d'un état du compte .utilisateur/centre serveur...

    Quant à la disposition des touches sur le davier, on a pu critiquer l'ordre alphabétique qui a été choisi par la DCT, alors que les utilisateurs déjà familiers de recherche documentaire étaient accoutumés aux claviers QWERTY ou AZERTY. Les constructeurs ont tenu compte de ces critiques, et ils prévoient toute une gamme de...

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